[VISITE CHEZ] Lily of the Valley : l’expérience “pleasure first” de la nouvelle hôtellerie de luxe signée Starck

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Derrière ce nom poétique se cache un hôtel 5 étoiles, un des derniers arrivés dans le Golfe de Saint-Tropez. Situé plus précisément à La Croix Valmer, charmant village du Var, il domine la magnifique plage sauvage de Gigaro. Dès le nom, le ton est donné. Et la volonté affichée : s’inscrire à la fois dans le patrimoine local et dans l’environnement naturel préservé - “Lily of the Valley” étant le nom du lys sauvage qui pousse dans les collines de Gigaro, résistant au vent, au sel et au sable.

Le luxe ostentatoire de la French Riviera ? Détrompez-vous ! Lily of the Valley révèle une autre facette de la Côte d’Azur, et milite pour cette nouvelle mouvance de l’art de vivre, où l’humain et la nature reprennent leurs droits. Le lieu et l’équipe s’engagent à coeur perdu pour une hôtellerie chaleureuse et accessible, dans laquelle le service est sincère et l’expérience authentique. 

La promesse est belle, et surtout tenue : repenser l’expérience de l’hôtellerie d’aujourd’hui. Casser les codes de l’hospitality de luxe. Être tout sauf un lieu guindé ou bling bling. Et proposer une approche holistique du bien-être. Le plaisir. Se sentir comme à la maison. Ici, la règle d’or est “l’humain”, plus que le client. Les engagements éco-responsables sont d’ailleurs amenés en douceur, pour s’engager tout en invitant chacun à changer à son rythme, sans contrainte.

Cette vision, souhaitée par Alain Weill - Président de SFR et de Nextradio TV notamment - et sa fille Lucie, tous deux propriétaires du Lily of the Valley ; a été designée par l’architecte visionnaire Philippe Starck. Le brief était simple : ne pas toucher à la nature et créer une ambiance accueillante en toute saison. Car oui, good news : l’hôtel est ouvert toute l’année. 

18 mois de travaux plus tard, les éloges laissent entendre que le pari est réussi. Et le temps que j’ai passé sur place me le confirme.

Le lieu s’efface et respecte la végétation qui l’entoure. La naturalité est omniprésente. Les matières sont brutes - béton, bois ou encore marbre. Les teintes naturelles. Les produits locaux. Les créations artisanales issues de la région. La cuisine, élaborée par le chef Vincent Maillard et sa brigade, est locale et de saison, simple et gourmande. Respectueuse à la fois des produits et de l’amour des hommes et des femmes, ces anonymes passionnés, producteurs, cultivateurs, éleveurs ou pêcheurs. L’équipe, constituée par le directeur Stéphane Personeni, est à son image : accessible, disponible, accueillante, bienveillante. Stéphane est lui aussi passionné. Il est amoureux des gens et de son métier. Toujours une touche d’humour et de simplicité pour vous faire vous sentir bien. Et je peux le dire, je m’y suis sentie profondément bien. 

 
Stéphane Personeni, le directeur de l’hôtel Lily of the Valley

Stéphane Personeni, le directeur de l’hôtel Lily of the Valley

 


En tout, le lieu officiellement ouvert le 28 juin 2019 compte 38 chambres et 6 suites réparties en 5 bâtiments. 3 avec vue mer et 2 avec vue sur les collines. 2 restaurants. Également 2 piscines semi-olympiques de 25 mètres. 3 programmes de soin sont actuellement proposés au Village Wellness.

Le site : https://www.lilyofthevalley.com/fr

L’adresse : Colline Saint-Michel, Boulevard Abel Faivre, Quartier de Gigaro, 83420 La Croix Valmer - France

Retrouvez toutes les photos en fin de reportage.



Visite chez Lily of the Valley, pour découvrir comment l’hôtel participe à sa façon à la création d'un monde différent, tourné vers l'humain, comment il nous montre qu’on peut faire différemment pour “mieux” et comment l'expérience proposée se veut inspirante et impactante. 

Avant-projet

Je pense que je peux dores et déjà affirmer que Lily of the Valley est devenu l’un de mes cocons préférés pour un mojito d’été ou une soirée douce au coin du poêle en hiver. Oui, j’ai la chance de n’être qu’à une petite heure de La Croix Valmer.

Tout est parti d’un communiqué de presse reçu il y a quelques semaines, annonçant la réouverture - post covid19 - de l’hôtel 5* Lily of the Valley. Pas de hasard selon moi : l’hôtel surplombant la plage de mes vacances et de mon enfance lancerait officiellement [óm]&média

Quand j’y repense, c’est assez drôle : il y a 25 ans, quand je disais aux copines d’école où j’allais en vacances l’été, personne ne connaissait. Aujourd’hui, presque tout le monde est capable de situer le village sur une carte.

“Visite chez”, c’est un peu la rubrique originelle de [óm]&média. L’évidence pensée il y a 3 ans. Tous les lieux présentés - hôtels, restaurants, boutiques ou lieux hybrides - sont des lieux choisis par mes soins, dont j’ai envie de parler, pour leurs engagements, leur vision, leurs expériences, leur concept. Partager avec vous ces endroits qui représentent ce que je veux créer et amener avec “[óm]&good” et “é[mó]tions vivre” notamment. 

Je me suis fixé une règle que je m’efforcerai de ne jamais transgresser : m’immerger, ne serait-ce que quelques heures, dans le lieu que j’ai décidé de vous présenter. Comment vous transmettre une émotion jamais ressentie et vous parler d’une expérience jamais vécue ? 

C’est parti pour l’analyse de chaque aspect de l’expérience.

LE SENS & LE LIEN

Les origines : une histoire de famille, celle de Lucie Weill et de 3 générations 

Lucie est restée simple. À la tête d’un des hôtels de la Côte les plus médiatisés, certain.es auraient rapidement pu laisser leur ego prendre le dessus. En me rejoignant dans un des salons cosy de la salle du Vista, le restaurant principal de l’hôtel, elle s’excuse une nouvelle fois d’avoir dû repousser notre rendez-vous deux jours plus tôt du fait d’un imprévu. 

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Son histoire de famille à Gigaro commence avec ses grands-parents. Après un énième été trop pluvieux en Bretagne, décision est prise que les vacances se passeraient désormais à La Croix Valmer, dans une petite location, arrangement entre couples de médecins généralistes. Depuis ses 3 ans, Alain Weill foule la plage qui connaîtra par la suite l’enfance et l’adolescence de son fils et de ses filles, dont Lucie. 

Fin 2015, après les attentats de Paris, cette dernière alors au sein de l’équipe développement marketing produits chez Givenchy, prend conscience qu’elle a besoin d’autre chose. Son père Alain est passionné par l’hôtellerie. Ils se trouvent au bon moment. L'endroit de coeur se transforme en projet père-fille. L’hôtel Le Souleias est racheté. Lily of the Valley était née. Ou presque. Car si Starck peut aujourd’hui ajouter l’hôtel à son portfolio, il a d’abord refusé le projet. 

La raison d’être : faire le “bien-être” avant tout

L’orientation wellness est choisie par conviction et expérience personnelles. “Prendre soin de soi pour vivre longtemps en bonne santé”, indique Lucie. Elle m’explique - et ô combien je la rejoins - que le corps est un outil qu’il faut entretenir. Ce qu’on mange ou les produits qu’on utilise ont un impact à long terme. Pas question cependant de créer un lieu aseptisé dont la seule âme serait le personnel en blouse blanche.

L’hôtel doit être chaleureux. Et la santé approchée de manière holistique. Le corps ne peut pas aller bien si l’esprit va mal. 

L’évidence même pour les Weill : qui de mieux que Philippe Starck comme synonyme d’ambiance chaleureuse et de bien-être. Mais il refuse : les paillettes de la Côte d’Azur, très peu pour lui. Pas de plan B. Starck finit par venir sur place. Il appelle Alain Weill “j’ai compris”

Gigaro est restée intacte. Elle a gardé sa beauté et son authenticité. Elle a su se préserver des dérives estivales tropéziennes.

Le projet et le lieu comprennent et intègrent les enjeux et les attentes d’aujourd’hui. “Les gens ont besoin d’être dans le vrai. De vraies expériences, de vérité, qu’on prenne soin d’eux”. La vision de l’hôtellerie partagée par les propriétaires et le designer s’exprime alors à travers l’architecture et la décoration : brutes, à nu, non traitées. Sincère et sans rien cacher. 

Lucie Weill me confie sa propre raison d’être : la famille et la passion. “Quand on travaille dans l’hôtellerie, on est obligé d’aimer rendre heureux les autres”.

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Le cadre : le paradis, rien de moins

Les pins. La garrigue. Un terrain préservé. Une nature luxuriante presque livrée à elle-même. La vue sur le Cap Lardier. Du bleu, du vert. Et l’hôtel de s’inspirer de ces couleurs à la fois naturelles et franches : des teintes nudes, terracotta, et ça-et-là des touches de couleurs vives. La colline reprend ses droits et l’hôtel se morcelle pour lui rendre sa forme originelle. 

Les engagements : l’humain, la nature, et le local ; à tous les niveaux

Humain

Les clients, mais aussi les équipes. Quand on les entend parler, on comprend que Lucie Weill et Stéphane Personeni sont tous deux très attachés au bien-être des collaborateurs : connaître tous les prénoms, des conjoints ou des enfants, les situations de famille etc. Des studios ont été rachetés pour le personnel. Une exception qui se généralise beaucoup trop lentement, quand on sait comment sont logés la plupart des salariés et saisonniers de l’hôtellerie-restauration. “Pour diffuser du bien-être il faut être bien soi-même” me dit Lucie. Un message à relayer mondialement ! 

Local

S’intégrer dans son environnement, c’est aussi faire fonctionner le commerce local et valoriser les savoir-faire régionaux. Faire vivre l’expérience de l’endroit. En cuisine comme en déco, les artisans et les producteurs locaux sont mis à l’honneur (quelques noms dans la suite du reportage, NDLR)

Du bio ? L’hôtel qui se veut durable, a tranché : local en priorité. Pourquoi s’engager pour l’environnement si au final on importe ses produits par avion cargo ? Histoire d’empreinte carbone toussa toussa. Bio si local oui, de qualité, et de saison. En circuit court, avec un contact direct avec les producteurs.

Les matériaux quant à eux viennent de France ou d’Europe, en majorité du Portugal (bois) et d’Italie (marbre).

Et pour aller jusqu’au bout de la démarche, la presse et les médias locaux sont aussi sollicités le plus souvent possible. Faire profiter et travailler tout le monde. 

Eco-responsable

À ce niveau, certaines envies ont dû être revues : les bâtiments de France n’ont par exemple pas permis des installations imaginées au départ comme les panneaux photovoltaïques. 

Le plus souvent possible, des matériaux responsables ont été utilisés. Lily of the Valley possède même sa propre lingerie afin de contrôler les produits utilisés. 

Parmi toutes les choses que les équipes essayent de mettre en place au niveau écologique, la seule limite est la conviction du client : rien n’est imposé. À lui de décider s’il utilise les poubelles de tri en chambre ou s’il souhaite que les draps soient changés un peu moins souvent. L’hôtel suggère, le client opère. 

L'EXPÉRIENCE

La promesse : la bienveillance

“Lily”, c’est l’hôtel de luxe repensé et tourné vers la proximité, l’humain, l’authenticité et la nature. La volonté de casser les codes du 5 étoiles, de le rendre plus accessible, tout en conservant le service, le prestige et le savoir-faire d’un 5 étoiles. C’est offrir aux gens la liberté d’être eux-mêmes, en toute simplicité. 

Quand je demande à Lucie comment résumer le concept en une phrase : “la bienveillance. En un mot”. Tout est dit. Pour elle, la recette est assez simple : des gens généreux, gentils, qui ont envie de faire plaisir. De la sincérité et de la chaleur pour se sentir bien. 

La cuisine : la simplicité pour sublimer

Le Vista : dedans ou dehors ? 

En cuisine, l’expérience commence avec les yeux. Avec les plats évidemment. Mais au Lily, c’est même avant ça.

La cuisine du restaurant principal “Le Vista” est ouverte, une “show kitchen” qui permet un véritable échange entre la brigade et les clients en salle. Une cuisine avec vue mer, ce n’est pas donné à tout le monde. À l’intérieur, un patchwork de couleurs : la faïence multicolore, loin d’être habituelle en cuisine, se marie à la perfection au marbre du bar. 

 
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Le chef Vincent Maillard

Le chef Vincent Maillard

 

Le chef Vincent Maillard me confie d’ailleurs que les habitués ont pris l’habitude de venir au comptoir demander de petites faveurs culinaires. Comme on le ferait à la maison entre copains ou en famille. La cuisine familiale, c’est l’histoire que l’équipe a voulu raconter justement. Dans le lieu comme dans l’assiette. 

La carte du Vista revisite la Méditerranée - poissons, salades et touti quanti. Vincent me parle des produits, de sa vision de la cuisine, des personnes avec qui il crée tout ça, notamment son chef Jean-Luc et Romain, le directeur de salle. Ses yeux pétillent. Il me raconte comment ils ont construit cette histoire, comment ils ont incarné le message à transmettre à travers la cuisine. 

“C’est ça qu’on a voulu créer en matière d’expérience, un message de vérité, un message très lisible, très clair, très brut, comme Starck l’a fait en définitive sur les matières.” La cohérence, les détails : je ne le dirai jamais assez.

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La cuisine provençale était pour lui une évidence. Riche de couleurs, de parfums, de légumes, avec un côté à la fois généreux et écologique. Une cuisine qui sait exploiter les restes et où tout se réutilise. Ici, on oublie la cuisine design. On se concentre sur la finesse des goûts et des assaisonnements, en gardant la vraie authenticité du produit. La star, c’est lui. 

“Pour moi la star, c’est le produit, le moment qu’on va offrir à nos clients. Un moment collectif : l’équipe, l’hospitalité, la convivialité, le sourire ; de l’accueil à la cuisine. Il suffit parfois de pas grand chose pour faire la différence. Nous sommes juste un relais.”

Relais ? Il me cite Alain Ducasse : “on a besoin de tomber amoureux des produits et des gens qui les font”.

Les gens, ce sont par exemple Yann Ménard, avec Le Jardin de la Piboule à Cogolin, producteur engagé de fruits et légumes, notamment par une agriculture raisonnée. Ou encore Yannick Dolmetta à Sillans-la-Cascade, et son safran connu dans toute la région, son fenouil sauvage, son thym, sa sarriette..., dont certaines de ses plantes aromatiques sont labellisées bio. Vincent les connaît bien. Il a mis du temps pour les trouver et les comprendre. Un jour peut-être le croiserez-vous sur le bateau avec les pêcheurs comme il le fait parfois. 

Ce qu’il souhaiterait ? Permettre aux clients de rencontrer les producteurs et les artisans justement, les valoriser et que ces derniers puissent voir eux-aussi la finalité de leur travail. Sans barrière, juste une histoire de passion.  

Le Restaurant du Village Wellness : dépaysement garanti

Le “Restaurant du Village” se veut quant à lui raisonné. Le chef m’explique qu’aujourd’hui cohabitent de nombreuses sortes d’alimentation, des régimes aussi variés que de clients. “Ce n’est pas à nous de juger s’il faut ou pas manger de la viande ou si le sans gluten est bon pour la santé. Chacun doit adapter son alimentation à sa physionomie, à son rythme de vie.” 

Ce qui compte, c’est de manger sainement, entendez limiter les apports de sucre et de gras, et choisir les meilleures versions de ceux-ci. Allons-y donc sur l’huile d’olive, le sésame, l’arachide, les sucres non raffinés comme le bouleau ou le muscovado, et bien entendu le sucre naturel du fruit, le fructose. Et pour condimenter, il y a l’embarras du choix dans le Sud de la France : ail, citron, agrumes, câpres, amandes…

Attention ! Sainement ne veut pas dire fadement. “Ca doit être coloré, goûteux, généreux et bon ; qu’on soit vegan, grand sportif ou dans une cure détox. Il y a le plaisir de l’effort mais aussi le plaisir de la table.”  Car prendre soin de soi, c’est aussi écouter ses envies et savoir se faire plaisir. Tous les menus conçus dans les cures sont réalisés sur-mesure. C’est à la carte : l’objectif est avant tout de faire plaisir au client et qu’il se régale, pas de l’obliger à manger un légume qu’il n’aime pas juste parce que c’est bon pour la santé. 

La cuisine est ouverte 24/24. Pas de chichi : ce qui compte c’est la proximité avec le client, qu’il se sente à l’aise. Les restaurants se veulent accessibles, chaleureux, familiaux et pour ce faire les prix sont abordables. 

“On vient ici pour vivre quelque chose d’unique, un moment dont on se rappelle. On est loin de l’image de palace classique. Ici, c’est un palace moderne, presque provincial.” 

Vincent imagine déjà la suite : un barbecue, des déjeuners dans l’herbe, un bar extérieur. De la proximité, de l’authenticité - on le répète encore une fois ! -, de l’exclusivité. Et si vous venez déjeuner, vous aurez peut-être la chance de goûter les carottes sauvages cueillies sur le pouce. En attendant, l’hôtel inaugure pour la première année son restaurant de plage et la plage privée. L’été prochain vous en aurez même deux pour le prix d’un, avec les anciens Pépé le Pirate et La Brigantine, dont le concept sera travaillé dans l’hiver - stay tuned for more !

L’architecture & les matériaux, la décoration & les ambiances 

En haut… 

Lucie Weill m’explique : Starck a eu carte blanche. Seules deux guides lines lui ont été données : 

  • l’hôtel devait se fondre dans l'environnement sans s’imposer 

  • il devait être agréable l’été et chaleureux l’hiver 

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Pour commencer, le béton a été teint avec la terre locale. Une couleur terracotta si particulière et chaleureuse qui donne le ton dès l’entrée. Des jardinières ont été installées sur les murs pour que les lianes de lierre recouvrent à terme les façades. Disparaître. Se faire oublier. Et isoler naturellement.

Il était hors de question de toucher à la nature environnante. Durant le chantier, aucun arbre n’a été coupé ou déraciné. La terrasse a été construite autour des pins. D’autant plus agréable pour le déjeuner. 

Pour l’inspiration, le créateur Philippe Starck a été puiser dans les jardins suspendus de Babylone, l’architecture des abbayes provençales et le design des villas californiennes. On comprend alors ce mariage d’immenses baies vitrées et d’arcades majestueuses. 

Pour la décoration s’est opéré un minutieux travail avec les artisans locaux. Mettre en avant les savoir-faire et le patrimoine local, une évidence pour tous. Et un plaisir pour les yeux. On retrouve l’entreprise Ravel, potier à Aubagne ; la verrerie de Biot ; les créations en bois d’olivier de Dubosq & Fils à Tourrettes-sur-Loup ; l’Atelier Soleil avec sa faïence artisanale faite à la main à Moustiers-Sainte-Marie ; Buffile, céramiste à Aix-en-Provence et enfin Barbotine, poterie et céramiste à Aubagne. Pour le reste, Jaune de Chrome et leur porcelaine de Limoges ; Pansu, tisserand à Paris et Flos, pour les luminaires italiens.



Le résultat est fantastique : tous ces “bibelots” donnent l’impression d’avoir toujours été là. On aurait pu craindre l'épilepsie optique, mais le génie de Starck ne s’invente pas. La richesse de la décoration épouse à la perfection le mobilier dépareillé et éclectique, comme autant de meubles et d’objets chinés çà-et-là. Le mélange des styles rend évident le mariage entre l’abat-jour de mamie et la suspension contemporaine. La quasi totalité des meubles sont des références Starck. Les matières ont été choisies pour s’affaisser, se tacher, se patiner et vivre au même rythme que les clients. 

L’intérieur met aussi les sens en émoi avec les matériaux. Bruts. Les textures. Le bois, le béton, le marbre, l’inox, le cuir non traité. J’en prends encore plein les yeux, et j’ai envie de poser mes mains partout. Le toucher. Caresser le mur en béton hydrogommé, le coin de la table taillé… 

Et tout ça fait qu’on se sent bien. Comme si on se retrouvait dans la maison de famille, dans laquelle les meubles avaient été accumulés au fil des générations. 

Pour l’art de la table, c’est la même chose. Les artisans ont été sollicités. Et comme rien ne se perd, les huiliers ont même été réalisés avec les chutes des marbres de salle de bain. 

 
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...comme en bas

Au niveau du Village Wellness, même histoire. Pour assurer une cohérence visuelle, les tapis, les coussins, les abat-jours et les meubles sont les mêmes, seules les couleurs diffèrent. 

Ici c’est le bois qui domine. L’esprit chalet est de mise : nature à l’extérieur, peint en blanc à l’intérieur. Avec pour fil conducteur, la mer. L’escalier qui mène des cabines de soin au Restaurant du Village est hypnotisant. En béton brut et en spirale. Encore une fois, chaque détail a été soigneusement travaillé, à l’image du porte-menu en liège brut au socle doré ; ou des épis de blé séchés autour de la piscine, surplombant les bed à rayures colorées aux tons variés, qui apportent un charme rustique dénotant avec les références habituelles du 5 étoiles. 

Au restaurant justement, nous voilà transportés dans les années 50 et 60. Banquettes volantées à fleurs roses et tables en marbre cohabitent avec les poteries locales. Suspendues tout autour, des pages déchirées sélectionnées par Philippe Starck, comme autant de références et de clins d’oeil au lieu. Au centre, une table familiale. Et partout, de la lumière, encore de la lumière. On y resterait des heures. 

 
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Les espaces et les usages : on casse les codes 

Dès l’accueil,

on se sent comme à la maison. On entre dans l’intimité d’un bureau bibliothèque, face à un magnifique poêle ancien. Le bois d’olivier domine, et les teintes chaudes nous plongent de suite dans un cadre relaxant. On est loin des habituels accueils, face à l’entrée, aux comptoirs hauts, qui semblent suggérer une frontière entre deux mondes. 

 
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On arrive ensuite dans l’espace de vie :

bar, cuisine, salle à manger et salon. La pièce est immense mais chaleureuse. Au plafond, le bois réchauffe et les larges baies vitrées offrent le ciel en spectacle. Les espaces se fondent sans délimitation. Tout a été pensé pour se livrer à la détente et à la vie. Les tables hautes côtoient les canapés douillets. Ces coins salon ont d’ailleurs été imaginés pour être utilisés - ce qui n’est pas toujours l’évidence même dans certains lieux de ce standing… Rien n’est rectiligne, et les poêles à bois individuels sont l’indice de soirées d’hiver délicieuses. 


Ensuite les extérieurs :

la terrasse du restaurant donne sur la piscine. La rambarde de verre unit le ciel et la mer dans un camaïeu de bleu Klein. On se perd dans cette immensité hypnotisante. Le paradis existe. Sur la gauche le Cap Lardier, sur la droite la baie de Cavalaire. La terrasse en teck accueille les pins protégés et l’on retrouve cette multitude de détails décoratifs qui permettent d’éviter l’effet “collectif” du déjeuner. 

Les différents bâtiments se rejoignent par des escaliers végétalisés et de petits chemins, comme des sentiers secrets où l’on découvre par hasard un banc ou un jardin de plantes aromatiques pour se promener et profiter. Chaque espace a sa spécificité, chaque recoin est exploité, comme autant de coins cachés, uniques. Bientôt, un potager - de la terre à l’assiette - et un terrain de pétanque vue mer, l’art de vivre provençal. Lily of the Valley ne fait décidément rien comme tout le monde, casse les codes et mélange les genres. Personnellement j’adore, et c’est de cette manière que j’envisage l’expérience. Think out of the box. Décliner l’expérience autour d’un concept fort et personnel. Et innover. 

Les activités : plaisir et nature 

Lily étant ouvert toute l’année, on y vient volontiers boire un verre été comme hiver, qu’on soit autochtone ou vacancier. L’hôtel encore tout jeune - et ayant en plus vécu un confinement - essaye depuis ses débuts de proposer régulièrement des événements autour du plaisir et du partage : dégustation de vin, de foie gras, ou encore activités pour les fêtes de fin d’année. Le plaisir, mais le plaisir mesuré. 

En dehors des incontournables visites de Saint-Tropez et son marché, sa citadelle et son clocher, la région regorge de villages au charme certain et aux spécificités marquées. Mais si vous préférez rester au calme quelques jours, les occupations sont nombreuses au Lily, et tournent autour de la nature, du bien-être et de la transmission. Sorties “balade nature”, balade dans les vignes, randonnées en vélo, activités sportives extérieures, marche nordique : l’idée est de sortir des sentiers touristiques et de faire découvrir cette nature protégée. 

Le printemps devait recevoir le médecin Jacques Fricker pour une masterclass de plusieurs jours autour de la nutrition et de la perte de poids. L’actualité en a décidé autrement, mais le souhait est cependant présent de développer ces interventions d’experts répondant au positionnement de l’hôtel.

Le village Wellness : un lieu à part entière

La visite se fait avec Philippine Leclercq, la responsable marketing et communication, qui nous a, Elia et moi, accueillies comme des amies ; et Elisa, l’attachée de direction Wellness.

L’espace tenait particulièrement à coeur à Lucie et Alain Weill. Un concept, un lieu, un recrutement de 20 personnes plus tard et le Village Wellness voit le jour. 

Pour vous faire chouchouter, vous trouvez au choix : un salon de coiffure, avec Cut by Fred ; une salle de sport totalement équipée ; une salle de coaching privé ; une salle fitness et fly yoga ; des cabines de soin ; un sauna traversant, un hammam, une douche à neige et la tisanerie, pour apprécier eaux détox et fruits secs après les soins.  

Des collaborations ont été réalisées avec les marques Yuj Yoga pour les vêtements de yoga, Manucurist pour les vernis bio, Biologique Recherche, la marque de référence pour les soins ; Esthederm, marque française pour le solaire et John Masters Organics pour les soins capillaires. 

L’extérieur est pensé comme un ensemble de chalet en bois et tuiles provençales. La piscine semi-olympique du Village Wellness est réservée à la clientèle hôtelière et sur forfait pour les personnes extérieures - ½ journée, piscine sauna, hammam, soin de 30 minutes et déjeuner au Restaurant du village. L’autre piscine - celle du haut - est uniquement accessible aux clients de l’hôtel. 

 
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L’intérieur quant à lui est reposant et chaleureux. A-bas le côté froid et médical, hygiénique et humide de certains hôtels de cure. Le couloir de soin révèle de petits hublots donnant dans la piscine de l’espace wellness. Le bois blanc est le fil conducteur du village. Les portes du sauna et du hammam sont habillées de poignées en bois d’olivier - des saladiers Dubosq & fils détournés par le créatif Philippe Starck. Les portes des cabines sont en bois creusé, retrouvé sur une partie du mobilier. Le vestiaire unit carrelage or et banc en olivier brut.

4 coachs sportifs vous accueillent à l’année : Nicole, la responsable des sports, Edmond, Joël et Loïc. 

L’approche se veut 360° : soin, sport et nutrition. On me parle de bien-être et d’alignement, de soin physique et psychologique. Cette vision holistique du soin permet de trouver sur place et à temps complet un ostéopathe, une naturopathe, et Gilles, meilleur masseur de France 2017. Niveau massage, 3 pôles sont d’ailleurs proposés : pôle massage bien-être (profond, relaxant etc.), pôle massage énergétique (médecine chinoise) et enfin pôle massage ayurvédique (médecine indienne).

3 thématiques pour les programmes de soin : sport, détox, perte de poids. La durée est variable et peut monter jusqu'à 28 jours. Quel que soit le programme, il est personnalisé de A à Z : un questionnaire préalable permet de construire un séjour avec les soins et des repas adaptés. On est loin d’une cure thermale ! L’Accompagnement se fait du du début à la fin, avec des consultations naturo et du coaching privé.

 

LE MONDE D’APRÈS 

La promesse de la suite est grandiose. Les objectifs de Lucie : “affiner le concept, être encore plus proche des clients, encore plus attentif au bien-être, créer des liens presque familiaux avec eux. Développer de nouveaux soins bien-être et ouvrir davantage à de nouvelles approches et de nouvelles notions.”

Stéphane Personeni me raconte son histoire et me parle d’alignement. Il a su transmettre ça à ses équipes, et le lieu reflète la promesse. Tout est aligné. Il me confie “si on est honnête et qu’on ne cache rien, chacun prend le plaisir comme il en a envie. Ce n’est pas le luxe par le prix, mais par la qualité, l’authenticité, l’émotion, le partage. Ici, les gens ressentent un certain apaisement. On nous donne un mot : sérénité.”

Et Lucie de conclure : “Je dis souvent que le chantier c’est 18 mois et 4 kilos. C’était intense. Mais je pense qu’on a réussi à mettre Gigaro sur la presqu'île de Saint-Tropez”

Et je suis d’accord avec elle. 

Je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe, qui s’est montrée particulièrement accueillante. Tout le monde a pris le temps de nous recevoir, de nous répondre, avec gentillesse et bienveillance. La promesse est définitivement tenue… 

Un remerciement tout particulier également pour la photographe Elia Kuhn, lumineuse et bienveillante elle-aussi.

Vous connaissez ou vous possédez un lieu holistique qui propose une expérience différente ? On adorerait le découvrir ! Laissez-nous un message !

Crédits photo : Elia Kuhn, Claire Méquignon, [óm]&good & Lily of the Valley.


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